Des impacts sur les sols, l’eau, l’air, le climat et la biodiversité

Les stations de sports d’hiver se sont beaucoup développées entre 1964 et 1977. À cette époque, les Français sont de plus en plus nombreux à découvrir le ski. Cette activité de loisirs a alors permis d’éviter la désertification des villages suite à la baisse de l’activité agricole.

Des routes ont été construites pour permettre aux vacanciers un accès plus facile aux stations de haute et moyenne montagne. La montagne a subi de nombreuses transformations pour laisser de la place aux pistes de ski et aux remontées mécaniques ainsi que pour construire rapidement des logements et des commerces.

Aujourd’hui, les stations de montagne continuent à évoluer pour installer de nouveaux équipements et service afin de satisfaire les besoins des touristes notamment pour les moments d’après ski : des piscines, des spas, des espaces de boutiques et de commerces variés…

Toutes ces installations transforment les paysages et consomment beaucoup d’eau et d’énergie.

Une station de montagne a en effet besoin d’énergie pour chauffer les bâtiments, faire rouler des camions qui approvisionnent en nourriture les magasins et ramassent les déchets, faire fonctionner les remontées mécaniques, faire rouler les engins de damage toutes les nuits pour que les pistes n’aient aucun défaut. Certaines stations font également fonctionner des canons à neige pour combler le manque de précipitations qui devient de plus en plus fréquent en moyenne montagne en raison du changement climatique.

Conséquences : la qualité de l’air se dégrade, les prélèvements en eau potable sont importants, la faune sauvage est repoussée par le bruit et l’activité, les pollutions se multiplient…

Les stations ont besoin de beaucoup d’eau et d’électricité pour fonctionner :

278 m3

C’est la consommation d’eau potable par habitant.
Soit 1,7 fois plus que la moyenne nationale

10 MWh

C’est la consommation électrique par habitant.
Soit 2 fois plus que la
moyenne nationale

Source : Commissariat général au développement durable – Atlas environnemental des stations de ski et des communes supports de stations – Avril 2019

Des déchets jetés dans la nature

Le comportement des vacanciers n’est pas toujours exemplaire. Tous les ans, avec la fonte des neiges, apparaissent de nombreux déchets (emballages, canettes, mégots et même des masques anti-COVID) qui ont été jetés par terre.

Ces déchets polluent les sols et sont dangereux pour les animaux qui peuvent se blesser ou manger des déchets en broutant l’herbe au sol.

Chaque année, des opérations de ramassage de déchets révèlent des chiffres incroyables ! 50 ramassages (couvrant seulement 5 % du territoire) organisés par l’association « Montagne Zéro Déchets Â» ont permis de ramasser :

+ de 11 tonnes

de déchets sauvages

24 000

mégots ramassés

63
tonnes

dont 4 millions de mégots si les ramassages avaient eu lieu dans les 288 stations françaises

Source : Bilan 2022 – Montagne Zéro Déchet (PDF – 15 Mo)

Tout ce qui se cache sous la neige
Durée : 4:18

Des transports polluants

Le transport des touristes vers les stations de ski (en voiture, en avion, en bus, en train) est le principal poste d’émissions de CO2 des vacances d’hiver à la montagne. Le transport se fait encore majoritairement en voiture créant parfois des embouteillages importants sur de petites routes de montagne et augmentant encore la dégradation de la qualité de l’air dans des vallées encaissées où les polluants ont du mal à se disperser.

Chaque année, les sports d’hiver sont responsables de l’émission de 800 000 tonnes de CO2.

57 %

pour le transport de personnes

27 %

pour le logement et les commerces

6 %

pour la construction des nouveaux bâtiments et des routes

2 %

pour le fonctionnement des remontées mécaniques, des engins de damage et des canons à neige

Source : Diagnostic de l’association nationale des maires de stations en montagne (ANMSM) et de l’ADEME sur 10 stations de montagne représentatives (La Bresse, les 2 Alpes, Le Corbier, Courchevel, Saint-Martin de Belleville, Morzine-Avoriaz, Les Orres, Saint-Lary Soulan, Valberg, Val d’Isère) en 2009.

Certaines stations réfléchissent à des solutions pour inciter les vacanciers à venir autrement qu’en voiture comme des réductions sur le forfait ski si les conducteurs pratiquent le covoiturage ou que les vacanciers viennent en train ou en bus.

Par exemple, la station des Arcs offre le funiculaire aux personnes présentant un billet de train.

Des actions positives faciles à réaliser

Adoptez un comportement irréprochable sur les pistes !

  • Équipez-vous d’un cendrier de poche.
  • Prenez un sac pour rapporter vos déchets dans votre logement où vous pourrez les trier selon les consignes de la commune.
  • Limiter les produits suremballés et en plastique. Préparez-vous un en-cas maison et prenez une gourde isotherme pour boire chaud ou froid. Oubliez les bouteilles en plastique.

Limitez les consommations d’eau et d’énergie dans le logement

  • Prenez des douches rapides
  • Baissez le chauffage si vous n’êtes pas là dans la journée
  • Ne chauffez pas trop : 19 Â°C dans les pièces de vie et 17 Â°C la nuit, ça suffit.

Des nouveaux réflexes à instaurer

Voyagez en train plutôt qu’en voiture.

De nombreuses stations de sport d’hiver sont facilement accessibles en train + bus / navette.

Le saviez-vous ?

Une plateforme toute récente vous simplifie la vie. Il s’agit de POW Mobility, un outil bien malin qui vous aide à trouver une alternative à la voiture pour prendre la direction des sommets alpins et qui vous permet même de planifier, réserver et payer en une seule fois votre trajet, et ce, même lorsqu’il combine différents modes de transport ou prestataires.

Un guide de l’association Mountain Wilderness permet de découvrir des idées de sortie en montagne au départ de Paris sans voiture.

Découvrir le guide

Choisissez une station engagée

Plusieurs stations de sports d’hiver s’organisent pour préserver la montagne. Le label Flocon Vert en est un bon exemple. Sur la base de 21 critères, il identifie les stations les plus engagées en faveur de la transition écologique.

Choisir un hébergement écolabellisé

Comme sur les produits qu’on achète en magasin, il existe des labels environnementaux sur les hébergements touristiques.

350 hébergements touristiques sont certifiés Écolabel européen en France (hôtels, centres d’hébergement, résidences hôtelières, campings). Choisir un tel hébergement garantira que :

  • au moins 50 % de l’électricité proviendra de sources d’énergies renouvelables ;
  • la consommation d’eau pour les robinets et les douches sera réduite ;
  • l’éclairage consomme peu d’électricité ;
  • le personnel sera formé aux gestes qui visent à protéger l’environnement ;
  • tous les déchets seront triés afin de faciliter leur recyclage ;
  • le conditionnement en doses individuelles des produits servis au petit déjeuner sera limité ;
  • pour éviter tout gaspillage, un suivi des consommations sera réalisé.

Pour aller plus loin

Article – Des vacances à la montagne plus écologiques et plus économiques

Les vacances d’hiver nous offrent un moment de pause bien agréable. Pour continuer à profiter de nos belles montagnes, touchées elles aussi par le changement climatique, de nouvelles pratiques s’imposent.

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Infographie Empreinte carbone d’une journée au ski

Découvrez l’empreinte carbone par personne pour une journée au ski.

Accéder à l’infographie

7 posters de sensibilisation sur le sport et l’environnement

Ces posters faciles à télécharger peuvent être affichés dans le gymnase, derrière la buvette, dans les vestiaires et les espaces réceptifs pour sensibiliser tous les licenciés aux bons gestes et au sport éco-responsable.

Voir les posters